I. Les vertèbres, complices de la hernie discale
La colonne vertébrale est constituée d’un empilement de vertèbres. On peut en compter 33 à 34 selon les individus. la différence se situant au niveau des vertèbres sacrées. La colonne vertébrale aussi appelée "rachis" représente une structure primordiale dans notre corps car elle est le point de ralliement de nos membres, des côtés etc... Un déséquilibre à son niveau et cela engendre un déséquilibre général et surtout des douleurs suite aux tensions subies par d'autres structures indispensables de notre colonne, les disques intervertébraux.
Comme on le voit sur l'illustration, il existe plusieurs catégories de vertèbres et à chaque catégorie appartient une vertèbre bien spécifique ce qui signifie qu'elles ont une géométrie bien différente les unes par rapport aux autres de part leur étagement et les pressions / mobilité qu'elles sont censées subir / permettre.
Vous voyez également que la colonne n'est pas droite, elle est courbée à plusieurs endroits. Elle est concave (creuse) au niveau cervical et lombaire, convexe (bombée) au niveau thoracique et sacré (pelvien). On peut parle également de cyphose pour la partie bombée et lordose pour la partie creuse voire même d'hyperlordose lombaire chez certaines personnes chez qui on peut apercevoir une cambrure très prononcée ce qui peut parfois occasionner des problèmes.
II. Les disques intervertébraux, sièges de la hernie discale
Entre chaque vertèbre se trouve un disque qui sert d’amortisseur. Il est composé de deux parties, l’une centrale, le noyau, et l’autre périphérique, l’annulus. L’annulus ou anneau fibreux sert d’enveloppe au noyau. Quand l’annulus se déchire, le plus souvent par usure, une partie du noyau s’échappe et va comprimer le nerf à l’intérieur de la colonne vertébrale.
C’est ce que l’on appelle une hernie discale. Ces hernies surviennent souvent à l’effort, mais quelquefois sans aucune circonstance favorisante, voire en dormant. Lorsqu’un nerf est comprimé, une douleur apparait dans le membre inférieur du côté de la hernie. Selon le niveau du disque atteint, le nerf comprimé est le nerf sciatique (douleur en arrière ou sur le côté de la jambe ou de la cuisse) ou le nerf crural (douleur sur le devant de la cuisse et du tibia). A de rares exceptions près, une hernie discale ne fait pas mal dans le bas du dos (une lombalgie) de façon isolée mais fait surtout mal dans la jambe. Bien entendu, la hernie concerne TOUS les disques. Seulement, certains étages de la colonne vertébral subissent plus de contraintes que d'autres. Et plus on descend, plus la charge est importante sur le disque puisqu'une plus grand partie du corps est supportée.
Sur cette IRM de Paulo (un ami casse-cou ahaa), on distingue une grosse ligne blanche avec un rétrécissement juste avant la courbure lombaire, il s'agit d'une extrusion avec handicap nerveux, ce qui signifie que le patient souffre ici d'une cruralgie car c'est l'étage L4/L5 qui est concerné, celui où l'on retrouve le nerf crural. Cela peut se traduire par des douleurs devant la jambe, au niveau du genou, sur la partie antérieure de la jambe.
Selon le stade de la la hernie, plusieurs types de dispositions sont possibles. Dans un premier temps, un réajustement postural, un travail de décompression, de renforcement musculaire peuvent suffire, une fois l'inflammation passée.
Dans le cas d'une hernie persistante, avec extrusion du noyau, l'opération est souvent de mise, consistant à couper la partir du disque qui comprime le nerf, avec mise en place possible d'une arthrodèse visant à verrouiller les vertèbres concernées, surtout si l'épaisseur du disque est devenue infime. On perd alors en mobilité et il faut alors faire attention au port de charges...
Il existe aussi des situations pour lesquelles il faut respecter certaines conditions, où l'on remplace complètement le disque. Il faut pour cela que les vertèbres ne soient pas endommagées, que la douleur soit insupportable etc... Conditions à voir avec votre spécialiste. On parle alors de prothèse discale, comme le modèle "mobidisc" (ci-dessous).
III. Hernie discale et pratique sportive
Pour autant, la pratique d'une activité physique, dès que la crise est passée, où qu'elle n'est pas encore arrivée, passe par plusieurs étapes :
1. Un travail psychologique sur le fait d'accepter de ne plus faire telle ou telle activité : réflexion intelligente, un disque ça ne repousse pas.
2. Sélectionner les activités à pratiquer, apprendre à prendre plaisir avec de la nouveauté...
3. Mettre l'accent sur le renforcement musculaire de la ceinture abdo-lombaire, rééquilibrer les tensions sur l'ensemble du corps (le corps est un ensemble de haubans...).
4. Un sommeil réparateur, donc dormir suffisamment pour décomprimer les disques.
5. Un niveau d'hydratation conséquent car les disques sont composés d'eau (et reprennent du volume durant la nuit)
6. Eviter les sports collectifs où les chocs sont souvent très importants et les postures tellement variables qu'elles occasionnent des lésions, d'autant plus chez le débutant qui présente un gainage médiocre de manière générale.
J'ai d'ailleurs élaboré un programme pour les personnes souffrant de mal de dos. Il est préventif et est à appliquer avant ou après une crise. A faire chez vous ou au bureau de manière régulière, quotidien si possible.
IV. Conclusion
Vous l’aurez compris, la hernie discale se prévient, se contrôle et peut se résorber. Selon l’étape et l’intensité de la crise, des mesures sont à prendre. Alors avant d’en arriver là, anticiper et ce, au quotidien. N'hésitez pas à consulter en cas de doute.
Pensez à vos enfants, leurs cartables, notamment au collège et au lycée.
T-Fit Coaching
Sources :
2. Société Française de Chirurgie Rachidienne
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